Après l’interruption estivale, «Aqueduc-Nature» a proposé une journée à Lodève. La matinée, ce fut la visite de l’exposition d’été au musée Fleury consacrée au peintre franco-polonais Moïse KISLING (1891-1953). C’était la première exposition de ce peintre proposée par un musée français. La découverte d’environ 75 œuvres présentées et judicieusement commentées par le guide local, nous a permis d’apprécier le travail de cet artiste qui s’est enrichi incontestablement de l’influence de ses amis peintres côtoyés en France (Cézanne, Derain, Manet, Picasso…). Ses portraits, natures mortes, nus féminins, paysages... s’affranchissent de tout ce qui est d’avant-garde, soulignant ainsi sa volonté de ne jamais vouloir rompre avec le réalisme. Artiste aujourd’hui assez méconnu, sa peinture très colorée, souvent raffinée est empreinte de douceur, voire de sensualité, qui exprime un talent particulier qui ne laisse pas indifférent.

L’après midi, ce fut un parcours commenté dans les quartiers historiques de la ville plantée au pied du Larzac et nichée au confluent de la Lergue et du Soulondre. Après une petite leçon d’histoire sur la place Alsace Lorraine, anciennement place Bolsanelle où était frappée la monnaie de Lodève «le Billon», la conférencière nous proposa un circuit en visitant successivement :

• La cathédrale Saint Fulcran, érigée à l’emplacement de deux anciennes cathédrales, dont l’architecture gothique offre de puissants volumes ainsi qu’une esthétique sévère de forteresse, puis le cloître datant du 15^ème siècle ;
• Le Palais épiscopale, actuellement hôtel de ville, à l’architecture harmonieuse, possédant une riche toiture polychrome en tuiles vernissées ;
• Le monument aux morts, sculpté par P. Dardé, sculpteur régional dont les œuvres donnent une vision inhabituelle de la guerre, puis vers la Halle consacrée à ce personnage ;
• Différentes cours intérieures « caladées » d’hôtels particuliers souvent dotés d’anciennes portes en bois sculptées et aux façades diversement décorées ;
• La place du marché, puis le Pont de Montbrun qui permettait le passage vers le faubourg du « Barri », ancien quartier ouvrier bâti au long de ruelles étagées ;
• Les vestiges (une seule tour aujourd’hui) de l’enceinte des fortifications, construite lors de la guerre de cent ans, qui comportait alors 5 tours et 7 portes.

C’est une autre vision de cette ville, riche d’un environnement naturel varié, forte d’une histoire de 2 millénaires qui nous a été présentée et qui reste encore passionnante de nos jours où se sont implantés de nombreux professionnels des métiers d’arts. C’est d’ailleurs assez logiquement que cette cité s’est vue attribuée le label «Ville et Pays d’Arts et d’Histoire».