Voyage en Camargue gardoise, le Mardi 20 Novembre 2007

C’est à Saint-Gilles, ville située aux portes de la Camargue, trait d’union entre « Nîmes la Languedocienne » et « Arles la Provençale », que nous avons commencé notre journée. Haut lieu de pèlerinage dès le 11^ème siècle sur le tombeau de St. Gilles, cette cité naguère prospère et son abbatiale aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle attire en effet toujours de nombreux visiteurs.

Notre guide, après nous avoir retracé l’histoire et la légende de la vie du Saint, nous proposa la visite des vestiges de l’abbatiale, dont la construction au-dessus de son tombeau fut entreprise à la fin du 11^ème siècle. Ils représentent encore aujourd’hui un témoignage assez exceptionnel de l’histoire. Cette partie de visite fut complétée par celle de l’escalier en vis (appelé la Vis), escalier tournant, qui permettait l’accès au grand clocher par les combles. Formé de marches gironnées sur une voûte en berceau hélicoïdale; ce chef-d’œuvre concave et convexe à la fois est un modèle de construction unique au monde pour l’époque. Il fait généralement l’admiration des visiteurs et il est d’ailleurs toujours inscrit dans le tour de France des compagnons tailleurs de pierre.

En pénétrant ensuite dans l’église haute, puis dans l’église basse  dite « la crypte » immense et souterraine, placée sous les travées de la nef supérieure, les commentaires avisés de notre guide furent bienvenus pour nous permettre de détecter les multiples détails de cette architecture romane et imaginer ce que furent ces 2 églises superposées qui connurent au fil des années divers évènements (guerres de religion, vandalisme, reconstructions, voire des restaurations plus ou moins heureuses).

Quant à la façade aux 3 portails inégaux, riche de nombreux thèmes sculptés dans un style architectural «antique», elle ne put que susciter admiration et émerveillement. Reconnue par les experts comme une œuvre majeure de l’art roman, cette façade est d’ailleurs souvent comparée à un véritable livre de pierre.

 
L’après midi, c’est le Centre de découverte du Scamandre qui nous accueillait sur son site au sein d’un espace naturel de 215 hectares offrant une grande diversité du milieu (roselières, marais, étangs, prairies…) contribuant ainsi à la richesse de la faune et de la flore. L’accompagnateur ornithologue, nous proposa une visite empruntant le « sentier du butor », récemment ouvert, selon un parcours d’environ 1600 mètres sur pilotis, afin de pénétrer à l’intérieur de zones jusque là inaccessibles, pour découvrir une partie des milieux naturels.

Une halte à l’observatoire nous a offert la possibilité d’admirer dans le profond silence de la nature, troublé par quelques bourrasques de vent« marin », différentes espèces d’oiseaux présentes à cette époque de l’année.

Au retour, une projection vidéo nous donna une vision complémentaire de la diversité de ces milieux vivants étroitement liés à l’activité humaine pratiquée dans ces zones humides (sagne, manades, pêche, saliculture, chasse,…) qui confèrent son identité à la Camargue Gardoise vivante et changeante au rythme des saisons.